1993 m. Final au sommet

19 de Junho
Manteigas-Covão d'Ametade-Torre 23 km
+ 1400 m


 Le Mont Torre, sommet le plus élevé du Portugal qui se révèle pays globalement montagneux.

Il est 9h30, après un dernier café et un sourire, je pars sous le soleil déjà haut. Le sac est allégé au maximum, très peu de nourriture, pas trop d'eau, je devrais en trouver.
C'est aujourd'hui que je dois atteindre l'objectif  : la source du Zêzere, point final du GRZ. 
La sueur coule de mon front et rejoint l'eau de la rivière qui dévale la plus importante vallée glaciaire d'Europe. Mais le glacier s'est fait la malle depuis longtemps, sa fraîcheur a disparu !
Admirez la courbe !

Z. bien aminci. 

Mais le chemin devient sentier en s'élevant. Naturaliste (panneaux pédagogiques), gentiment escarpé et rocheux.
Multiples papillons et fleurs diverses, l'altitude également, me font oublier la chaleur. J'entends plus que je ne vois le Zêzere. 
Et soudain, la source.

Tiens, on m'attend  !?
Merci pour les cerises !
Il s'avère qu'il reste 1 km.
Et nouvelle source / cascade.
En fait, je ne trouverai jamais la source ! Un début sans fin, une fin sans début. C'est vraiment un "Pèlerinage aux sources" !

Il est 14h30. J'ai une pêche d'enfer ou ( de paradis ). Je vais quand même pas m'arrêter là ! Le Mont Torre quelque part là-haut, m'appelle. J'avais plus ou moins projeté de l'atteindre.
C'est parti. J'ai 2 croissants et 4 cerises dans le ventre et 3 fruits secs en réserve.  Bien, je suis léger. Aucun renseignement, une carte pas claire du tout, une trace Gpx sur mon smartphone et j'espère un balisage pour 7 km et 700 m de dénivelé annoncés.
Et de l'eau qui jaillit.

Derrière

Devant

Après divers creux et bosses dans des paysages sublimes, après avoir, bien sûr, raté un virage en épingle à cheveux, je suis dans un fort dénivelé où toute trace de sentier a quasiment disparu. Ça devient rapidement, plus de l'escalade que de la marche. Dans buissons et genêts griffant les mollets nus.


 Les balises sont pratiquement effacées, les nuages s'amoncellent, ma batterie n'est pas loin d'être à plat. Heureusement, et je remercie les auteurs aux passages, des cairns de loin en loin, indiquent la voie. Petite peur quand même. La montagne est forte et ne rigole pas. Enfin, pas trop. 
Les plaques de neige 
 du sommet, ajoutent à l'émotion . Et même, d'une plaque, surgit soudain un loup, félin et indifférent ! (1). L'eau ruisselle de partout. C'est peut-être par ici que naît le Zêzere.
Enfin, je foule le sommet, décevant par les déchets l'entourant, son piteux centre commercial et les tours un peu décaties.
Mais ce n'est pas grave, ce n'est pas le but qui compte... Et la dernière journée fut forte, folle et belle.




FIN de la saison 3

(1) D'après quelques informations locales, il s'agirait plutôt d'un cochon sauvage ! 
Ce que je ne pense pas. Sauvage ou pas, le cochon ressemble à un cochon ! 
Vérification faite, on trouve des loups au Portugal.










Manteigas. Serra Estrela, réserve naturelle

18 de Junho
Valhelhas-Manteigas 20 km
+ 700 m
Au-dessus de 30 degrés

Après 1 nuit en caravane, c'est nouveau, je m'élance vers le cœur de la montagne. Ralenti bientôt par les pentes raides et surtout le soleil torride.
Lors d'une pause repas léger dans un village, un homme s'avance vers moi et me tend 2 bouteilles d'eau !
Et que l'eau fraîche des multiples fontaines est délicieuse  !
 Et demain, j'irai boire, heureux, à la naissance de la Zêzere. Mais, cela veut dire aussi, tristesse, la fin du voyage.





Pont poissons piéton 

 Croisement de cours d'eau !


Valhelhas. Journée fruitière et calorifique

17 de Junho
Covilhã-Valhelhas 27 km





Il y a 1 an, 47 morts dans les incendies à Pedrogão Grande, pas loin d'ici.

Des cerises, rien que des cerises ! On en vend au bord de la route. Désolé, je cueille celles sauvages au bord du chemin. Jamais mangé d'aussi délicieuses. Ce sera mon déjeuner.
Sauvages 

Cultivées 
Région fruitière 

Pas loin de Covilhã, j'ai du mal à le croire : devant moi, un type avec sac à dos. Je le rattrape facile. C'est un teuton parcourant un chemin de Compostelle dont seul, un guide allemand parle.
Après quelques échanges, je le laisse sur place car trop lent et trop dangereux, marchant sur la chaussée d'une Nationale circulante. Je ne le reverrai pas. C'était le premier depuis plus d'un mois.

Linges aux fenêtres. Quelques drapeaux aux couleurs portugaises et brésiliennes également.
J'ai retrouvé le Zêzere dont je m'étais un peu éloigné depuis 2 jours. Il est tout amaigri ! Tout mince, rajeuni !

La source n'est plus loin...



Covilha. Porte d'entrée de la Serra Estrela où je tenterai de décrocher une étoile...

16 Junho
Paul-Covilhã 25 km
+ 600 m

Un peu d'architecture urbaine dans cette grande ville universitaire qui me surprend après tous ces longs espaces déserts.




Le pont le plus haut d'Europe 

Ponts ascenseurs qui relient bas et hauts, pauvres et moins pauvres. 
A quand le funiculaire morlaisien ?
PCP le retour 
Et grève des enseignants et de personnels de santé 

Samedi soir.
C'est la fête. Folklorique et religieuse. 
De la musique des lumières  des costumes des odeurs. On ne voit pas grand chose. Mais ça ne fait rien. Les enfants pavoisent. 
Bon, j'ai les chaussettes à laver.

ô fontaines !

Je le rencontre souvent en ce moment !
Sac = croix ?

Et maintenant, rock portugais. Des centaines de personnes. Des jeunes. Moi qui ne croise un sexagénaire que tous les 20 bornes, quel choc !
Tout ça sous ma fenêtre jusqu'à 4 heures ! Hé ! J'ai 30 km demain. 

Depuis ma chambre. 

Depuis le chemin, sous le cagnard :







Paul. Mines éclatantes

15 juin
Dornela-Paul 26 km
+ 550 m

La chaleur le relief et l'ambiance (Portugal - Espagne, coupe du monde) montent.
Minerai




Premier vrai jour de l'été me dit mon hôtesse, parlant admirablement anglais.

Dornelas do Z. Incroyables ces Portugais

14 de Junho
Cambas-Dornelas 23 km
+ 550 m




Xisto village = village schisteux. Ici Janeiro do Baixo


Aujourd'hui je ressens de la fatigue. Mauvais sommeil peut-être et chaleur. Une dernière fois je traverse le Zêzere sur une passerelle de 1 m de large, sans garde-fous. Brrr...
J'arrive au village où j'aperçois assis, un homme un peu endormi, près d'un centre social et d'enfance.  Je lui demande s' il connaît un lieu "para dormir". Il interpelle une femme travaillant dans le Centre qui m'y fait y pénétrer.
Explications en Portugais auxquelles je ne comprends rien. Me fait donc signe de la suivre, marche énergique dans les venelles et 5 minutes plus tard, je prends possession d'une belle chambre fraîche dans une magnifique bâtisse en schiste. 25 €.
Plus tard, après dégustation en terrasse d'un doux Porto me rendant quelque peu euphorique, je pars à la recherche d'apparemment l'unique restaurant. Harassé, ne le trouvant pas, j'arrête un tracteur et son chauffeur pour me renseigner. "10, 10" me montre-t-il avec ses mains !? En fait, le resto est à 100 m, mais fermé. Et m...
Sauf que le tracteur revient, en descend le conducteur, qui ouvre la porte. Et allume ses feux pour moi, seul client !
"Olives, bacalhau, vin...". Fameux. 10 €. Et on bavarde gentiment, comme on peut.
Le lendemain, la forme est excellente. 

Vertige


Fidèle Zêzere